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Une Joaillerie de plus en plus étique

DES MILLIONS D’ANNÉES SOUS TERRE

 

Savez-vous que le diamant le plus récent a probablement 800 millions d’années ? Cet automne, l’initiative de Tiffany sur l’éthique et la traçabilité des diamants est venue encore une fois rappeler que le diamant naturel reste la pierre la plus rare, la plus précieuse et la plus désirable au monde. Les fabricants de diamants de synthèse, à la manœuvre depuis quelques années sur le marché, aimeraient le faire oublier. Mais c’est avec de nouvelles armes, celles de l’éthique et de la responsabilité, que les acteurs du diamant naturel ont décidé de répondre.

 

LES PRÉCURSEURS

 

Dans ses 2025 Sustainability Goals, Tiffany détaille son ambitieuse feuille de route pour les années qui viennent. L’objectif est d’atteindre 100% de traçabilité pour les diamants et métaux précieux utilisés ainsi qu’une sélection responsable des matériaux adoptés pour les produits, les emballages et la décoration des boutiques. À ces initiatives éthiques s’ajoutera la priorité à la diversité dans les équipes (Tiffany compte 14 000 employés dont 5 000 artisans) ainsi que l’élimination de toute émission de gaz à effet de serre. Si Tiffany a toujours été un fer de lance de l’éthique en joaillerie, c’est aussi le cas de Chopard, qui certifie la provenance responsable de ses pierres et utilise un or 100% fairmined. Celui-ci provient essentiellement de petites communautés minières qui en recueillent les bénéfices. Chopard fait figure de précurseur et pose un jalon dans le monde joaillier. Profitant de l’hypermédiatisation du festival de Cannes, la Maison a su médiatiser ses actions soutenues par Julianne Moore, Julia Roberts, Arizona Muse. Avec Marion Cotillard, elle vient de cosigner la collection Ice Cube Capsule (Ice Cube avait été la première collection en or entièrement fairmined), nouvelle étape dans son Voyage vers un Luxe Durable initié en 2013.  

 

 

Créoles © Messika by Pierre Vérez

 

DE NOUVEAUX STANDARDS

 

L’éthique est devenue un sujet majeur pour l’ensemble des acteurs du diamant à travers les deux piliers essentiels que sont le Processus de Kimberley et le Responsible Jewelry Council (RJC). Le processus de Kimberley impose depuis 2003 une garantie sur l’origine de la pierre brute et interdit les diamants pouvant servir de monnaie d’échange dans les conflits armés. Le RJC réunit l’ensemble des acteurs de la filière pour mettre en place un code éthique englobant les dimensions humaines, sociales, économiques et environnementales des différentes activités liées à la pierre. Le RJC s’attache à créer partout dans le monde des réseaux de fournisseurs (diamants et pierres de couleur) certifiés et fiables. Il compte à ce jour plus de 1200 membres dont Piaget, Chopard, Repossi, Chaumet, Boucheron, Pomellato, Messika, Cartier, Van Cleef & Arpels, etc. En France, le Collectif Diamant travaille à promouvoir et valoriser l’industrie du diamant naturel, informer le public et encourager l’amélioration des pratiques de l’industrie.

 

UN VASTE ÉCOSYSTÈME

 

La profession se mobilise aussi pour rappeler que son activité fait vivre un immense écosystème. L’industrie du diamant emploie directement plus de 77 000 personnes dans le monde, génère 16 milliards de dollars de contribution économique annuelle dont 60% bénéficient directement aux communautés locales, représente 3,9 milliards de dollars de traitements et salaires. Le bilan carbone par carat taillé est trois fois moindre que celui d’un diamant synthétique. En effet, ce dernier est très énergivore, la température des fours s’élevant à plus de 1000 degrés pendant plusieurs jours. On est loin de l’éthique revendiquée !

 

LES JEUNES RÊVENT TOUJOURS DE DIAMANT

 

La plupart des joailliers certifient l’origine de leurs pierres. Le système de blockchain, qui commence à voir le jour, garantira la traçabilité depuis la mine à travers un document dématérialisé inviolable. La blockchain pourrait bien être la nouvelle norme de demain. De Beers l’a déjà mise en place. Les clients, en particulier les plus jeunes, seront certainement plus exigeants en matière d’éthique et de responsabilité. Or, une récente étude montre que 65% des jeunes de 25-34 ans rêvent d’acheter un diamant. S’il n’a en rien perdu son pouvoir d’attraction, le diamant devra donner des preuves de bonne conduite. Il y est prêt.

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