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Les nouveaux maîtres du temps

Ils ne sont plus qu’une poignée d’horlogers entrepreneurs qui, en totale indépendance, repoussent sans cesse les limites techniques et idéologiques de la haute horlogerie. Découverte d’un sérail arpenté des seuls collectionneurs les plus aguerris.

TEXTE OLIVIER MÜLLER

Les nouveaux maîtres du temps

Des hauts et des bas. Voilà le Space Mountain horloger avec lequel ses entrepreneurs doivent composer. Que l’on y songe : âge d’or dans les années 1950 et 1960, crise du quartz dans les années 1970 et 1980, renaissance entre 1990 et 2008, nouvelle crise horlogère de 2008 à 2018. Il y aurait de quoi désarmer plus d’un investisseur. Les crises horlogères sont non seulement systémiques mais à des intervalles de plus en plus rapprochés !

 

HYT

Montre HYT H20 Blue Liquid

 

HYT, LES PIEDS DANS LE PLAT (ET DANS L'EAU)

 

 

Le cas de HYT est différent. En 2012, la marque est une coquille vide. À peine une start-up. Elle est l’une des premières à jouer à plein la carte des réseaux sociaux. On y entrevoit des montres, des liquides – un secret bien gardé que la marque préservera jusqu’au salon mondial de l’horlogerie, Baselworld, la même année. Les spéculations vont bon train : jamais on ne pourra allier liquide et mécanique. Les deux sont antinomiques puisque tout liquide corrode les fragiles rouages d’une montre dont l’objectif est, à l’inverse, d’être la plus étanche possible.

 

Pourtant, HYT l’a fait. La marque est la première à indiquer l’heure au moyen d’un fluide se déplaçant au fil d’un capillaire translucide. Ce n’est pas une évolution, c’est une révolution. Là encore, les premières pièces tutoient les 100 000 euros mais le succès est au rendez-vous. La R&D est telle qu’aujourd’hui encore, HYT est la seule au monde à maîtriser cette technologie horlo-fluidique.

 

Trois questions à Gregory Dourde

 

Gregory Dourde CEO HYT

 

Pourquoi avez-vous créé HYT ?

 

Les travaux de l’horlogerie ce dernier siècle se sont concentrés sur des principes inventés il y a plus d’un siècle : réguler et mesurer avec précision le temps, mais aussi ajouter des fonctions (GMT, répétition minutes, phases de Lune, etc). Nous nous sommes posé la question de la représentation du temps. L’horlogerie mécanique a fait naître les aiguilles pour pointer des chiffres, représentant les heures, puis les minutes. Mais cette représentation n’est pas intuitive, preuve en est l’effort fait par les enfants lors de son apprentissage à l’école. Nous avons développé un affichage intuitif qui permet à son utilisateur de ressaisir l’essence du temps, de voir son écoulement, se situer visuellement dans une journée, une nuit... Aérospatiale, medtech, semi-conducteurs sont nos sources d’inspirations. Nous avons développé un mouvement mécanique qui régule le temps et apporte l’énergie pour déplacer deux liquides immiscibles dans un capillaire en verre. Le liquide coloré représente votre passé et le transparent votre futur. À la frontière des deux liquides, le présent, l’heure qu’il est. Vous voyez littéralement l’écoulement du temps, comme une rivière, sans repos, irréversible. 4 000 ans après l’invention des premiers instruments des clepsydres, qui utilisaient des liquides, nous pouvons enfin exploiter cette matière unique, difficile à dompter, indispensable à la vie et qui rend possible des expériences nouvelles pour nos clients.

 

Comment voyez-vous l’avenir de l’horlogerie indépendante ?

 

Elle est aujourd’hui une source majeure de créativité et de création. Le projet HYT n’aurait pas pu éclore dans un grand groupe. Nous voyons donc le présent et l’avenir remplis d’extraordinaires opportunités à saisir, sur l’innovation et la culture de la prise de risques car nous n’allons pas répliquer ce qui a déjà été fait. D’un autre côté, les challenges sont nombreux, en particulier sur la communication et la distribution. Se faire une place au milieu de marques ayant une puissance des budgets importants n’est pas une mince affaire. Cela peut se faire grâce à des détaillants aussi pionniers et passionnés que nous, comme Doux, qui offrent une vitrine et une tribune à notre marque, nos produits. Je n’oublierai pas non plus les historiens et enseignants spécialisés, qui doivent préparer les nouvelles générations à se sentir à l’aise en dehors de leur zone de confort ! Cet écosystème est fragile mais il est aujourd’hui le plus porteur de renouvellement, d’entrepreneuriat, de prise de risques et de créativité.

 

- Quels sont les domaines sur lesquels vous travaillez actuellement ?


Notre projet se situe à l’intersection des arts, de la philosophie et des sciences. Donner un sens au temps, nous questionner sur ce qui fait sa préciosité, c’est transformer son existence. Nous tentons de le provoquer chez nos clients avec des beaux objets, développés dans un langage de design et d’esthétique propre à HYT, qui vont permettre de vivre des nouvelles expériences et émotions.

 

BOVET

 

RETOUR VERS LE FUTUR

Doit-on aller si loin pour trouver sa clientèle ? Pas nécessairement. Il faut parfois simplement explorer son passé et le raviver. C’est la démarche entreprise par Pascal Raffy. L’homme a acquis une fortune personnelle dans le domaine pharmaceutique. A peine âgé de 40 ans, il décide d’investir dans une marque totalement oubliée : Bovet.

 

La manufacture était pourtant, au milieu du XIXe, l’une des plus importantes maisons de réalisation de montres de poche. Son marché de prédilection : la Chine. Bovet a ainsi posé les bases du commerce international en horlogerie. La marque a progressivement disparu avec l’avénement de la montre de poignet mais son nom existait toujours, ainsi que son château originel où elle fut sise.


En 2001, Pascal Raffy devient propriétaire unique de Bovet. Il rachète par la même occasion son appareil de production (la manufacture Dimier 1738). La même année, il relance une activité sur laquelle personne n’aurait parié : la réalisation de montres de poche, pendules de table et montres bracelet à bélière (avec attache à midi). Les complications sont traditionnelles (tourbillon, GMT, phase de Lune, etc.) mais entièrement revues, 100% manufacture et haussées à un niveau d’excellence et de finition rarement atteints.

 

Pascal Raffy remporte la mise, non seulement par la qualité de sa collection mais aussi parce qu’il était le seul – et le reste aujourd’hui – à réaliser en interne ce type de garde-temps très traditionnels et de très haute facture.

 

Trois questions à Pascal Raffy

Pascal Raffy président Bovet

 

- Pourquoi avez-vous créé Bovet ?

 

J’ai acquis la Maison Bovet en 2001 laquelle fut fondée en 1822 par les frères Bovet. C’est bien l’extraordinaire patrimoine historique de la Maison Bovet et la maîtrise absolue des arts horlogers exprimée par ses garde-temps qui m’ont immédiatement séduit.

 

Éduqué à la belle horlogerie par mon grand-père alors que j’étais enfant, j’ai commencé à  constituer ma propre collection dès que mes revenus me l’ont permis.


Après m’être retiré quelques années de l’univers pharmaceutique dans lequel j’évoluais afin de me consacrer à mes enfants, il m’a été proposé d’investir dans l’horlogerie. Et quand le nom de Bovet m’a été annoncé, le collectionneur passionné que je suis n’a pu résister à endosser la responsabilité de porter le destin de la Maison en pérennisant des savoir-faire à nul autre pareils et des valeurs inchangèes depuis près de deux siècles et en parfaite adéquation avec celles qui m’ont été éduquées.

 

- Comment voyez-vous l’avenir de l’horlogerie indépendante ?

 

La mondialisation et la frénésie économique post 1990 ont démontré leurs limites. L’uniformisation et l’industrialisation ont fini par lasser des collectionneurs, aujourd’hui en quête d’authenticité et de légitimité.

 

La Haute Horlogerie indépendante que nous défendons offre ces garanties, et son caractère artisanal nous permet d’atteindre l’excellence technique et la dimension artistique qui  déffinissent nos garde-temps.

 

L’horlogerie indépendante a donc de belles heures devant elle avec la responsabilité induite d’incarner les valeurs de la Haute Horlogerie et de pérenniser les savoir-faire innombrables qui la nourrissent.

 

- Quels sont les domaines sur lesquels vous travaillez actuellement ?


En ce qui concerne la stratégie de notre Maison, l’évolution permanente de la situation économique et géopolitique mondiale nous conduit à anticiper les besoins et les spécificités de chaque territoire. Il est donc primordial de penser et d’adapter sans cesse son réseau de distribution qui se doit d’accompagner l’évolution de notre temps et... de nos garde-temps.


Quant à ces derniers, les collections que nous présenterons au SIHH 2020 sont actuellement à leur dernière phase de prototypie et c’est, d’ores et déjà, sur les années futures que nous travaillons. Nous célébrerons notre bicentenaire en 2022 et les belles surprises que nous réservons à nos collectionneurs sont déja l’objet de notre entière attention.

 

 

 

 

 

 

 

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